"Zanmi Timoun" dénonce l’abandon des enfants par l’État haïtien

La Fondation Zanmi Timoun tire la sonnette d’alarme face à l’inaction de l’État haïtien dans un contexte où les droits des enfants sont quotidiennement piétinés. « En laissant les groupes armés envahir les écoles de la capitale et ses environs, le gouvernement se fait complice des violations des droits de l’enfant », dénonce l’organisation dans une note publiée le 4 avril.

Selon la fondation, près de 200 000 enfants et jeunes supplémentaires se retrouvent actuellement sans accès à l’école ni à des espaces de formation. L’insécurité, l’effondrement des institutions et la crise socio-économique les condamnent à l’errance, exposés à l’exploitation et à une extrême vulnérabilité.

Malgré les engagements d’Haïti, notamment la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant depuis 1994, aucune mesure concrète n’a été mise en œuvre pour inverser la tendance. « Le Conseil Présidentiel de Transition et le Gouvernement intérimaire font la sourde oreille devant les souffrances des familles haïtiennes », accuse encore Zanmi Timoun.

L’organisation appelle les autorités à assumer leurs responsabilités constitutionnelles et internationales sans délai. Elle exige des politiques de sécurité efficaces pour garantir à chaque enfant un accès à une éducation stable et à des mécanismes de protection sociale adaptés.

Assister les familles en détresse, insiste la fondation, est une obligation légale et morale que l’État ne peut continuer à ignorer. La société civile est également interpellée pour exiger des politiques publiques adaptées et des dispositifs de protection réellement efficaces.

« La protection des enfants relève d’une responsabilité collective », rappelle la Fondation, appelant à une mobilisation générale pour faire pression sur les autorités. Elle insiste sur la nécessité d’un retour à la normalité institutionnelle dans un climat de sécurité et de confiance, seule garantie d’un avenir digne pour la jeunesse haïtienne.

PLR