Ce lundi matin, la capitale haïtienne a de nouveau été secouée par des manifestations spontanées, marquées par la colère des habitants de Solino. Exaspérés par les attaques incessantes des gangs de la coalition « Viv Ansanm » contre leur quartier, ces citoyens ont gagné les rues pour exprimer leur détresse et demander l'aide de la Police nationale d’Haïti (PNH).
Les manifestants ont érigé des barricades de pneus enflammés sur plusieurs axes stratégiques, notamment à l’Avenue Poupelard, la route de Nazon, et l’Avenue Martin Luther King, perturbant la circulation dans ces zones. Certains manifestants ont bloqué la route à l’aide de véhicules, forçant les automobilistes, notamment les véhicules de transports en commun, à contourner la zone en empruntant d'autres voies comme Delmas 30. Seules les motos-taxis ont continué à circuler malgré les tensions.
Ces événements font suite à une nuit d'horreur survenue la veille, le dimanche 18 août, lorsque des membres du groupe « Viv Ansanm » ont mis le feu à plusieurs habitations à Solino. Les habitants, sous le choc, ont été contraints de fuir leurs maisons pour échapper aux violences. Des tirs nourris ont également été signalés à Carrefour Péan, amplifiant l'insécurité et la peur parmi les résidents.
Cette situation préoccupante s’inscrit dans un contexte plus large de montée de la violence dans la capitale haïtienne, où, selon certaines sources, près de 80% du territoire est contrôlé par des gangs armés. La semaine dernière, des manifestations avaient déjà eu lieu dans le quartier de Canapé-Vert, où les habitants réclamaient des actions concrètes du gouvernement de transition pour rétablir l'ordre et la sécurité.
Le 14 août, une autre attaque avait ciblé les quartiers de Delmas 24 et Solino, entraînant la mort du policier James Dorsainvil et blessant plusieurs autres personnes. Face à cette escalade de la violence, le Syndicat de la police nationale d’Haïti (Spnh-17) a tiré la sonnette d'alarme, dénonçant l’inaction des autorités et appelant à des mesures immédiates pour empêcher que Solino ne tombe entièrement sous le contrôle des gangs. « Si on perd le territoire de Solino, c’est tout le centre-ville de Port-au-Prince qui sera livré aux gangs », avertit le syndicat, soulignant l’urgence d’une intervention rapide et efficace.
Le spectre d'une capitale aux mains des criminels plane désormais sur Port-au-Prince, et la population de Solino, comme tant d'autres quartiers, se retrouve en première ligne de ce combat pour la survie dans une ville où la sécurité semble être devenue un luxe inaccessible.
PLR
RADIO AMITIÉ
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