Pourquoi la quête de justice pour Jovenel Moïse semble-t-elle si désespérément bloquée ?

Le tweet de Martine Moïse, veuve du président Jovenel Moïse, résonne comme un cri désespéré dans un pays où la justice semble être un concept aussi flou que l'horizon. Quarante-quatre mois après l'assassinat odieux de son époux, la douleur et l'indignation de la famille, du peuple haïtien et de la diaspora ne se sont pas atténuées, mais se sont plutôt intensifiées. La question qui se pose est : pourquoi la quête de justice pour Jovenel Moïse semble-t-elle si désespérément bloquée ?

L'affirmation selon laquelle "les assassins se maintiennent au pouvoir" met en lumière une réalité troublante. La justice haïtienne, souvent perçue comme un ascenseur qui peine à atteindre les niveaux supérieurs, semble être entravée par des forces obscures. Qui sont réellement ceux qui ont les moyens de financer un tel crime ? La réponse à cette question pourrait bien révéler un réseau de corruption et d'impunité qui gangrène les institutions haïtiennes.

Le climat d'insécurité programmé, mentionné par Martine Moïse, est un facteur qui ne fait que renforcer ce sentiment d'impuissance. Les citoyens, pris au piège d'une spirale de violence et d'angoisse, commencent à se demander si la justice est un privilège réservé à une élite insensible. La révolte silencieuse qui gronde dans le cœur des Haïtiens est le reflet d'une frustration profonde face à un système qui échoue à protéger ses propres citoyens.

Malgré cette détresse, Martine Moïse appelle à l'espoir, affirmant que "nous ne pourrons être vaincus que si nous nous laissons emporter par le découragement". Cet appel à la résistance est essentiel. La lutte pour la justice ne peut pas être abandonnée, même face à des obstacles apparemment insurmontables. Le soutien de la communauté internationale, symbolisé par les mentions de la CIDH, de Marco Rubio, de l'OAS et de CARICOM, est crucial. Cependant, il est impératif que ces institutions prennent des mesures concrètes pour garantir que justice soit faite.

La quête de justice pour Jovenel Moïse est une lutte qui transcende sa propre tragédie. Elle incarne le désir collectif d'un peuple pour un avenir où la justice n'est pas un rêve, mais une réalité tangible. Alors que le silence complice continue de planer, la voix de ceux qui souffrent doit être entendue. Haïti ne peut pas se permettre de céder au découragement. La route vers la justice est longue, mais elle est nécessaire pour restaurer l'espoir et la dignité dans une nation qui mérite mieux.

Fritz Laventure