Selon l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus de 20 000 personnes ont été déplacées en seulement quatre jours à Port-au-Prince, alors que la violence des gangs continue de ravager la capitale haïtienne. Parmi ces déplacés, plus de 17 000 ont trouvé refuge dans une quinzaine de sites temporaires. Dans un communiqué publié ce samedi 16 novembre, l'OIM souligne que cette situation d'urgence perturbe gravement les chaînes d'approvisionnement et isole davantage la ville, plongeant des milliers de personnes dans une précarité extrême. Il s'agit du déplacement le plus massif depuis août 2023, et l'agence met en garde contre une aggravation de la crise humanitaire.
Face à cette montée de la violence, l'OIM note que de nombreuses familles ont été contraintes de fuir à plusieurs reprises, abandonnant le minimum de biens qu'elles avaient pu récupérer. La fermeture de l'aéroport international, à la suite de tirs ciblés sur des avions commerciaux, ainsi que l'insécurité généralisée sur les routes, ont laissé Port-au-Prince dans un état de quasi-paralysie. Cette situation compromet l'accès aux services essentiels, et l'isolement de la capitale ne fait qu'aggraver la vulnérabilité des populations locales.
L'OIM alerte également sur l'intensification des affrontements entre les gangs, qui s'étendent désormais à de nouveaux quartiers de la capitale, prenant en étau des communautés entières. L'agence souligne que cette violence a causé près de 4 000 décès en 2024, avec une augmentation préoccupante des violences sexuelles, notamment contre les femmes et les enfants. Près de 94 % des femmes et filles déplacées seraient exposées à un risque accru d'abus, selon les estimations des équipes sur le terrain.
Malgré les obstacles, l'OIM et ses partenaires restent engagés à fournir une aide cruciale, notamment à travers des subventions pour le logement, des cliniques mobiles et des services de soutien psychologique. Toutefois, l'organisation appelle à un soutien international urgent, rappelant que seulement 42 % du plan de réponse de 674 millions de dollars des Nations Unies ont été financés à ce jour. « Sans une augmentation rapide de l'assistance, la souffrance des Haïtiens ne fera qu'empirer », a averti l'OIM, insistant sur la nécessité de garantir l'accès humanitaire et la sécurité des intervenants sur le terrain.
PLR
Radio Amitié 104.7 FM
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