Port-au-Prince, Haïti - Le dernier rapport du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) dévoile une situation alarmante en Haïti, où la violence des gangs et les troubles politiques menacent la stabilité du pays. Les gangs ont intensifié leurs attaques, ciblant des infrastructures clés de l'État, exacerbant ainsi l'instabilité dans une période déjà tumultueuse.
La Police nationale d'Haïti (PNH) a répondu par des opérations anti-gangs, mais la situation sécuritaire reste extrêmement tendue, soulignant l'urgence d'une intervention internationale pour rétablir l'ordre.
La Communauté des Caraïbes (CARICOM) et d'autres entités internationales ont exprimé leur inquiétude face à la détérioration de la situation, s'engageant à soutenir Haïti dans la tenue d'élections générales. Un mémorandum d'accord signé à Nairobi visant à renforcer la sécurité en Haïti n'a pas empêché la continuation des attaques de gangs, notamment contre le pénitencier national, aggravant la crise sécuritaire.
Face à cette instabilité, Henry a annoncé son intention de démissionner, un conseil présidentiel de transition étant envisagé pour assurer une passation de pouvoir pacifique et ordonnée, ainsi que la préparation du pays aux élections démocratiques. La sécurité des membres de ce conseil et l'engagement international pour la restauration de l'ordre sont devenus des points cruciaux.
Le BINUH a pris des mesures pour impliquer diverses parties prenantes dans le processus politique, mettant l'accent sur la lutte contre la violence des gangs, qui a vu une hausse significative des homicides et des enlèvements. Un effort concerté pour renforcer le cadre juridique sur la gestion des armes et munitions est en cours, et une nouvelle unité d'enquête criminelle transnationale a été établie.
La violence des gangs a atteint des niveaux sans précédent, avec une augmentation dramatique de la violence entraînant des décès et des blessés. Les gangs utilisent des tactiques brutales, y compris des assassinats ciblés, des viols collectifs, et des enlèvements, déstabilisant gravement l'état de droit, en particulier à Port-au-Prince. Ces affrontements ont également provoqué d'importants déplacements de population, avec plus de 310 000 enfants privés de repas scolaires en raison de l'insécurité et des fermetures d'écoles.
L'OIM a signalé que 50 000 personnes ont été déplacées au premier trimestre de 2024, soulignant la gravité de la crise humanitaire. Les retours forcés de migrants haïtiens, principalement depuis la République Dominicaine, ont continué, exacerbant la situation. ONU-Femmes et d'autres organisations ont pris des initiatives pour soutenir les femmes et les filles victimes de violence.
La situation sécuritaire a également eu un impact sur le personnel de l'ONU, limitant leurs activités sur le terrain. Les attaques contre l'autorité de l'État ont mis les institutions à rude épreuve, soulignant l'urgence d'une aide internationale. L'appel à un programme de désengagement et de désarmement est plus fort que jamais.
L'ONU réaffirme son engagement envers le peuple haïtien, soulignant l'importance d'un soutien international accru pour répondre aux besoins humanitaires et combattre la violence, tout en adressant les causes profondes de l'instabilité pour un avenir durable et respectueux des droits humains en Haïti.
Fritz Laventure
Radio Amitié 104.7 FM
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