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Libération provisoire d’Edwine Tonton et Pierre Richard Valès : une décision humanitaire de la Cour d’appel de Port-au-Prince

La Cour d'Appel de Port-au-Prince a ordonné, ce mercredi 21 août 2024, la libération provisoire d'Edwine Tonton, ancienne directrice de la Caisse d’Assistance Sociale (CAS), et de Pierre Richard Valès, ex-comptable en chef de la même institution. Cette décision intervient après que leurs avocats ont interjeté appel de l'ordonnance du juge d'instruction Jean Wilner Morin, qui les avait renvoyés devant le tribunal criminel pour répondre à des accusations de corruption et de trafic d’influence liées à la gestion de la CAS.


Un scandale de corruption à la CAS


L’affaire remonte à avril 2023, lorsque l'Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a révélé un vaste réseau de corruption au sein de la Caisse d’Assistance Sociale. Selon le rapport de l’ULCC, Edwine Tonton et Pierre Richard Valès étaient impliqués dans des pratiques illégales, notamment l'octroi de subventions à des organisations fictives et l'exploitation d'un laboratoire clandestin produisant de faux documents officiels. Ces agissements auraient coûté à l'État haïtien plus de deux millions de gourdes en l'espace d'une année.


Le juge Jean Wilner Morin, chargé de l’enquête, avait ordonné l’arrestation des deux responsables après leur audition en avril 2023. Depuis, ils étaient détenus en attendant leur procès devant le tribunal criminel siégeant sans assistance de jury.


Des raisons humanitaires avancées pour la libération


La libération provisoire d’Edwine Tonton et de Pierre Richard Valès a été motivée par des considérations humanitaires. Lors de leur comparution devant la Cour d'Appel de Port-au-Prince en décembre 2023, Edwine Tonton avait montré des signes évidents de dégradation de sa santé, peinant à se déplacer. Son avocat, Maître Carlos Hercule, avait alors plaidé pour une mainlevée en sa faveur, arguant que son état de santé nécessitait des soins médicaux urgents.


Le Ministère public, en l’absence d’opposition à cette demande, avait laissé la cour trancher. Les juges ont finalement opté pour une libération provisoire, prenant en compte la situation médicale d’Edwine Tonton, ainsi que des arguments similaires avancés pour Pierre Richard Valès.


Cette libération provisoire, bien que justifiée par des motifs humanitaires, n’en reste pas moins controversée. Si certains voient dans cette décision un acte de compassion, d’autres y perçoivent une possibilité pour les accusés d’échapper à la justice. Le dossier de corruption à la CAS reste un exemple emblématique des défis auxquels le système judiciaire haïtien est confronté, notamment en matière de lutte contre l’impunité et la corruption.

PLR

Radio Amitié

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