Selon un rapport d'experts mandatés pour surveiller les sanctions de l'ONU contre les gangs en Haïti, il semble que ces mesures aient peu d'effet sur la lutte contre la criminalité organisée dans le pays. Le rapport révèle également que l'application de l'embargo sur les armes est médiocre, ce qui permet aux gangs de continuer à se procurer illégalement des armes et à étendre leur contrôle sur le territoire.
Initialement, les sanctions étaient principalement dirigées contre Jimmy Chérizier, connu sous le nom de "Barbecue", mais la liste des chefs de gangs visés s'est depuis allongée pour inclure cinq noms. De plus, un embargo général sur les armes légères et les munitions a été imposé à Haïti. Cependant, les experts estiment que les effets de ces sanctions individuelles sont extrêmement limités, car les chefs de gangs et leurs activités ne sont pratiquement pas touchés par ces mesures. Malgré les sanctions, les chefs de gangs continuent de se procurer des armes, d'étendre leur contrôle sur le territoire et de recruter de nouveaux membres.
L'application de l'embargo sur les armes est également jugée médiocre en raison du manque de ressources pour faire respecter cette mesure en Haïti et dans la région. Les gangs et d'autres acteurs non étatiques parviennent ainsi à se procurer illégalement des armes et des munitions, provenant notamment des États-Unis et de la République dominicaine. Les experts pointent du doigt le manque d'information des acteurs chargés de faire respecter l'embargo, tels que la police et les douanes, quant aux dispositions de cette mesure.
Haïti fait face à de nombreux défis depuis des décennies, tels que la pauvreté, les catastrophes naturelles, l'instabilité politique et la violence des gangs. À la fin du mois de février, les puissants chefs de gangs haïtiens ont uni leurs forces pour mener une série d'attaques contre des postes de police, des prisons, un aéroport et un port maritime, dans le but de pousser le Premier ministre Ariel Henry à démissionner. Bien qu'Ariel Henry ait annoncé sa démission pour permettre la formation d'un conseil de transition, cette formation n'a pas encore été finalisée.
La situation en Haïti demeure donc préoccupante, avec des gangs qui continuent de prospérer malgré les sanctions et l'embargo sur les armes. Il est essentiel que des mesures plus efficaces soient mises en place pour lutter contre la criminalité organisée et rétablir la paix et la stabilité dans le pays. La coopération internationale et l'engagement des autorités haïtiennes sont indispensables pour trouver des solutions durables à ce problème.
Fritz Laventure
Radio Amitié 104.7 FM
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