Si l'on peut se fier aux arguments juridiques défendus par Guerby Blaise, docteur en Droit pénal et Politique criminel en Europe, Droit privé et Sciences criminelles,Guy Phillippe n'est pas éligible pour briguer aucun poste electif car sa condamnation aux États-Unis s'étend à la justice haïtienne.
Alors que son confrère, Maître Bernard Gousse, ex-ministre de la Justice et de la Sécurité publique, a affirmé que Guy Philippe n’a aucun empêchement légal pour briguer des postes électifs en Haïti, quel que soit le niveau, Me Guerby Blaise, docteur en Droit pénal et Politique criminel en Europe, Droit privé et Sciences criminelles a de son côté pris le contre-pied de cette assertion qui fait croire que le droit pénal est d’application territoriale et qu'une condamnation aux États-Unis ne concerne que le droit américain, en avançant des arguments juridiques démontrant que la condamnation de l'ex- chef rebelle de 2004 s'étend à la justice haïtienne.
L'homme de loi tient ferme cette position qui est vue comme une réponse à celle de Me Bernard Gousse en
raison de ce qu'il appelle la "transposition automatique et reconnaissance mutuelle des décisions pénales en
matière de blanchiment par application de la Convention de Palerme 2000 relative à la criminalité transnationale".
Selon le Docteur en Droit, "l'application de la matière pénale ne se limite pas aux territoires nationaux en raison de deux principes internationalement reconnus". Ces derniers, poursuit Me Blaise, reposent sur la règle non bis in idem. "D'une part, il s'agit de la libre
circulation des décisions pénales issue de l'entraide judiciaire internationale et l'application de la loi pénale dans
l'espace issue du principe de réciprocité
et de la compétence universelle",conclut-il.
Bernard Gousse désapprouvé sur les réseaux sociaux
L'affirmation de Me Gousse sur radio Métropole a provoqué une vague de réactions sur les réseaux sociaux. Certains vont plus loin pour assimiler la position de l’ex-ministre de la Justice à une position politique qui n’est fondée sur le droit.
Certains l'ont même identifié comme celui qui prend toujours le contre-pied de ce que dit la constitution haltienne de 1987 amendée, rappelant son argumentaire très critiqué de 2008 pour tenter de défendre l'élection en 2008, de Rudolph Henry Boulos, ancien sénateur de la République démissionné après qu’une commission du Grand Corps a établi sa double nationalité.
Guy Phillippe, de rebelle à leader révolutionnaire
Depuis sa tournée très suivie la semaine écoulée dans plusieurs grandes villes du pays, Guy Philippe qui vient de purger une peine de sept ans aux États-Unis d'Amérique pour notamment trafic de stupéfiants et blanchiment d’argent se trouve au cœur des débats.
Mais le fait de se présenter comme un potentiel leader politique détenant la formule magique pour sortir le pays du marasme socio-politique et sécuritaire dans lequel il est retenu depuis des lustres ne fait pas l'unanimité. Son plus grand handicap reste sa récente condamnation à l'étranger.
PLR
Radio Amitié 104.7 FM
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