Quelques heures seulement après avoir prêté serment, le président Donald Trump a annoncé la suspension immédiate de l’application CBP One, une plateforme numérique utilisée pour gérer les demandes d’asile et les rendez-vous à la frontière sud des États-Unis. Cette décision marque un tournant radical dans la politique migratoire américaine, mettant fin à un outil clé de l’administration Biden qui avait permis à plus d’un million de personnes de demander un rendez-vous électronique.
L’application CBP One, lancée pour dissuader les migrants de se présenter physiquement à la frontière, est désormais indisponible. Tous les rendez-vous déjà programmés, soit des dizaines de milliers, ont été annulés. Cette mesure s’inscrit dans une série de décrets visant à durcir les politiques migratoires, annoncés par Trump dès ses premières heures au pouvoir.
Parmi les autres actions exécutives figure la suspension du programme de libération conditionnelle pour les Cubains, les Haïtiens, les Nicaraguayens et les Vénézuéliens (CHNV). Ce programme, qui avait permis à plus de 530 000 migrants d’entrer temporairement aux États-Unis, est désormais aboli. Trump a également rétabli la politique du « Rester au Mexique », obligeant les migrants à attendre au Mexique leur comparution devant les tribunaux américains.
Dans son discours d’investiture, Trump a justifié ces mesures en déclarant vouloir « repousser l’invasion désastreuse de notre pays ». Il a également annoncé l’envoi de troupes à la frontière sud et la désignation des cartels de la drogue comme organisations terroristes étrangères, renforçant ainsi son approche sécuritaire.
Ces décisions interviennent alors que le nombre de tentatives de franchissement illégal de la frontière a atteint son plus bas niveau depuis 2019 en décembre, selon la patrouille frontalière américaine. Cependant, la suspension de l’application CBP One et les autres mesures restrictives suscitent déjà des inquiétudes quant à leur impact humanitaire et juridique.
Alors que Trump entame son mandat, ces actions rapides et radicales illustrent sa volonté de rompre avec les politiques migratoires de son prédécesseur. Elles annoncent également des débats houleux et des litiges potentiels, alors que les défenseurs des droits des migrants dénoncent une approche jugée inhumaine et inefficace.
PLR
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