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Crise migratoire : Haïti dénonce les déportations massives de ses citoyens à l'OEA

Lors de la réunion extraordinaire du 8 octobre 2024 de l'Organisation des États américains (OEA), la situation critique des migrants haïtiens en République dominicaine a été au centre des discussions. Sollicitée par la Mission permanente d’Haïti, cette rencontre avait pour objectif de dénoncer les déportations massives menées par les autorités dominicaines, une politique qualifiée de préjudiciable aux droits humains fondamentaux. Cette opération d’expulsion de grande envergure a débuté dès la première semaine du mois d’octobre, avec un chiffre alarmant de 7 217 Haïtiens reconduits à la frontière en seulement quatre jours.


Le représentant d'Haïti à l'OEA, Gandy Thomas, a exprimé la profonde préoccupation du gouvernement haïtien face à ces mesures, soulignant la nature discriminatoire et autoritaire de ces actions. Selon lui, le plan des autorités dominicaines d’expulser 10 000 Haïtiens par semaine constitue une menace pour la dignité humaine, alimentant également un discours de haine. Il a exhorté la Commission interaméricaine des droits de l’homme à intervenir et à condamner ces pratiques, qui impactent des familles déjà vulnérables.


Les voix internationales présentes à la réunion se sont elles aussi exprimées sur cette crise. Le représentant des États-Unis a partagé l’inquiétude de son pays concernant la hausse des expulsions et les problèmes d'apatridie qui affectent non seulement les migrants haïtiens, mais aussi les Dominicains d’origine haïtienne. De son côté, le Canada a mis en garde contre les répercussions que ces déportations pourraient avoir sur la stabilité d'Haïti et de la région, insistant sur la nécessité de respecter les droits humains dans ce processus.


Face à ces accusations, l’ambassadeur dominicain, Radhafil Rodríguez, a rejeté toute allégation de mauvais traitements envers les Haïtiens expulsés, affirmant que les rapatriements étaient conformes à la loi et que des enquêtes seraient menées en cas d’abus. Il a également rappelé que ce sujet devrait être traité de manière bilatérale entre Haïti et son pays, critiquant l’OEA comme plateforme pour ce débat.


En réponse à cette situation, le Premier ministre haïtien Garry Conille a annoncé la formation d’un comité interministériel pour coordonner les efforts humanitaires et diplomatiques. Ce comité a tenu sa première réunion le 8 octobre pour évaluer les mesures d’accueil des Haïtiens expulsés et envisager une réponse appropriée à cette crise migratoire.

PLR

Radio Amitié 104.7 FM

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