« Bienvenue en Haïti », a déclaré le Président du Conseil Présidentiel de Transition (KPT), Leslie Voltaire, en accueillant des dizaines de policiers guatémaltèques et salvadoriens à l’aéroport international Toussaint Louverture, le 3 janvier 2024. Cette arrivée marque une étape cruciale dans la lutte contre l’insécurité qui paralyse le pays. Accompagné du Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé, du Directeur Général de la Police Nationale Normil Rameau, du Chef de la Mission Multinationale, le Général Godfrey Otunga, et de l’Ambassadeur des États-Unis Dennis B. Hankins, le Président Voltaire a salué la présence de ces renforts étrangers. Il a exprimé sa confiance en leur capacité à collaborer avec les forces locales et internationales pour rétablir la paix et la stabilité en Haïti.
La Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS), dirigée par le Kenya, a été déployée en juin 2024 pour soutenir la Police Nationale Haïtienne (PNH) face à la montée en puissance des gangs armés. Initialement prévue pour inclure 2 500 membres, la mission peine à atteindre ses objectifs en raison de retards de financement et de déploiement. À ce jour, seuls 515 policiers et militaires, principalement kényans, jamaïcains, guatémaltèques et salvadoriens, sont sur le terrain. Les retards de paiement des indemnités. Malgré ces défis, la mission a réussi à sécuriser des infrastructures clés, comme l’aéroport et certaines routes, permettant le retour de milliers de déplacés.
Cependant, l’insécurité en Haïti reste alarmante. Les gangs contrôlent près de 80 % de Port-au-Prince, et les violences, enlèvements et attaques contre les infrastructures publiques continuent de se multiplier. Plus de 578 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, et des milliers d’enfants ne peuvent plus aller à l’école en raison de l’insécurité. La mission internationale, bien que nécessaire, est critiquée pour son inefficacité apparente à rétablir l’ordre dans les zones les plus touchées. Les Haïtiens, tout en soutenant l’intervention, expriment leur frustration par rapport au fait qu’il n’y a pas eu de progrès significatif.
Dans ce contexte, l’arrivée des policiers guatémaltèques et salvadoriens représente un nouvel espoir pour la population haïtienne. Leur intégration dans la MMSS, aux côtés des forces kényanes et locales, pourrait renforcer les efforts pour reprendre le contrôle des territoires aux mains des gangs. Toutefois, pour que cette mission atteigne ses objectifs, des ajustements stratégiques et un soutien financier accru seront nécessaires. La communauté internationale doit intensifier ses efforts pour garantir que cette initiative ne soit pas seulement un geste symbolique, mais une véritable solution à la crise haïtienne.
PLR
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