Le scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC) secoue la scène politique haïtienne, et l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) semble détenir des preuves tangibles pouvant faire tomber toutes les têtes impliquées. Dans son rapport explosif, l'ULCC recommande la mise en mouvement de l'action publique contre les trois conseillers du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) – Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire, et Louis Gérald Gilles – et aussi contre l'ex-président de la BNC, Raoul Pascal Pierre Louis. Aucun des protagonistes de ce dossier n’échappe à la vague de dénonciations.
Les trois conseillers du CPT sont accusés d'abus de fonction, de sollicitation de pots-de-vin, et de corruption passive, des infractions qui jettent une ombre sur leur intégrité en tant que hauts représentants de l'État. En effet, ces conseillers auraient sollicité la somme de cent millions de gourdes à Raoul Pascal Pierre Louis en échange de sa reconduction à la présidence du Conseil d'Administration de la BNC. En outre, il a été révélé qu'ils ont reçu des cartes de crédit avec une limite allant jusqu’à 20 000 dollars américains, émises par la BNC sur instigation de Pierre Louis, ce qui constitue un avantage indu.
De son côté, Raoul Pascal Pierre Louis fait face à des accusations d'abus de fonction, de pots-de-vin, mais également d'entrave à la justice, pour avoir tenté de cacher la vérité concernant ces pratiques. Parmi les recommandations les plus fortes de l’ULCC, figure la demande aux autorités américaines d'extrader Raoul Pascal Pierre Louis vers Haïti pour qu'il réponde de ses actes devant la justice haïtienne. Ce geste envoie un signal clair, à savoir il n’y aura pas de protection pour les corrompus, même ceux qui tenteraient de se réfugier à l'étranger.
Pour prévenir la répétition de tels abus au sein de l'administration publique, l'ULCC recommande également l'élaboration et l'adoption d'un code d'éthique des agents publics. Ce code vise à encadrer les pratiques des fonctionnaires et à renforcer la transparence dans la gestion publique. En parallèle, l'ULCC propose la vulgarisation du "Guide pratique : Prévenir les risques d'atteinte à la probité", destiné à sensibiliser les agents publics aux risques de corruption et à promouvoir des comportements responsables.
Ces demandes de l'ULCC sont basées sur des preuves solides, y compris l’utilisation irrégulière de cartes de crédit et des rencontres secrètes organisées pour négocier la reconduction de Pierre Louis à la tête de la BNC. En sollicitant et acceptant des pots-de-vin, les conseillers du CPT et Raoul Pierre Louis ont démontré une indiscipline qui, selon l'ULCC, mérite une réponse judiciaire rigoureuse et sans compromis.
PLR
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